Ô rêveuse, pour que je plonge Au pur délice sans chemin, Sache, par un subtil mensonge, Garder mon aile dans ta main. Une fraîcheur de crépuscule Te vient à chaque battement Dont le coup prisonnier recule L'horizon délicatement. Vertige ! voici que frissonne L'espace comme un grand baiser Qui, fou de naître pour personne, Ne peut jaillir ni s'apaiser. Sens-tu le paradis farouche Ainsi qu'un rire enseveli Se couler du coin de ta bouche Au fond de l'unanime pli! Le sceptre des rivages roses Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est, Ce vol blanc fermé que tu poses Contre le feu d'un bracelet.
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O dreamer, that I may dive In pure pathless joy, understand, How by subtle deceits connive To keep my wing in your hand. A coolness of twilight takes Its way to you at each beat Whose imprisoned flutter makes The horizon gently retreat. Vertigo! How space quivers Like an enormous kiss That, wild to be born for no one, can neither Burst out or be soothed like this. Do you feel the fierce paradise Like stifled laughter that slips To the unanimous crease’s depths From the corner of your lips? The sceptre of shores of rose Stagnant on golden nights, Is this white closed flight that shows Against your bracelet’s fiery light.
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